Histoire

L’histoire d’Armancourt est riche, malgré la petite taille de la commune.

Vous retrouverez ici quelques éléments et anecdotes historiques, des bribes de l’histoire, mais pas une histoire complète. Nous n’avons pas cette prétention. Toutefois, si vous avez des éléments, des documents, des remarques, ou des corrections, n’hésitez pas à contacter la mairie par mail.

Histoire succincte de notre village…

Armancourt s’écrivait Ermancourt en 1294 et en 1301, puis on dénomma le village Armancourt dans les siècle suivant. Sa signification ? « Les Jardins d’Armand » (court =) courtil = jardin ou domaine clos, selon Grégoire d’Essigny ou encore « Ferme forteresse ». Dans les Chartes, on voit le nom écrit d’une autre manière : Hamencuria ou encore Hecmencuria, en latin.

Une seule et unique rue, appelée Grande Rue, qui se trouve sur l’ancienne voie romaine de Rhodium à Beauvais. Le village possédait plusieurs lieux-dits (dans les champs) et des vignes, d’où l’existence de la rue des Vignes à Dancourt.

Armancourt n’a jamais été un grand village en terme de nombre d’habitants. En 1469, il compte 4 foyers. A la fin du 19e siècle, moins de 60 habitants vivent sur le territoire.

En 1653, le village aurait souffert des « déprédations et incendies causés par les armées de Condé et de Turenne, lors du siège de Roye. Les habitants durent se réfugier dans les pays voisins et les bois. » (selon le Dictionnaire Historique et archéologique de la Picardie – Tome V arrondissement de Montdidier, cantons de Rosières et Roye, par la société des antiquaires de Picardie, fondation Ledieu, écrit en 1929).

Pour l’histoire de la Seigneurie, nous vous proposons de vous référer à La Notice historique sur les trois villages de Marquivillers, Grivillers et Armancourt. De l’ancien baillage de Roye, écrit par l’Abbé J. Gosselin. Mémoires de la société d’émulation d’Abbeville _ Tome 19 – 1897.

1870-1871, invasion allemande : le village est semble-t-il fortement éprouvé financièrement par les réquisitions allemandes. Sept jeunes hommes du village auraient alors combattu pendant ces batailles et décédés, selon la notice historique de l’instituteur Dercheu en 1897.

En 1914, la première guerre fait rage. Les habitants fuient et les soldats s’installent. Le village est ravagé par les combats et les bombardements : fermes, écoles, maisons, église… Tout est à reconstruire. Armancourt a été libérée le 11 août 1918.

Petite anecdote : pendant la première guerre mondiale, quelques jours avant de décéder au combat le 5 septembre 1914 d’une balle dans la tête, Charles Peguy, écrivain et poète servant dans le 256e régiment, est passé par Armancourt: il arrive le 30 août 1914. Il sera chef de peloton pour défendre le village. (Victor Bourdon, Mon lieutenant Charles Peguy, juillet septembre 1914, éditions Albin Michel)

Pendant la première guerre mondiale, une des fermes et les carrières servent d’abri aux soldats. Les carrières, visibles de la route départementale entre Marquivillers et Armancourt encore de nos jours, abritaient les cuisines militaires.

Lors de la seconde guerre mondiale, le village n’échappe pas de nouveau aux combats et à l’occupation. Un fait marquant : le 7 juin 1940, la 42e BCP (Bataillon de chasseurs à pieds) située à Armancourt a pour mission, comme deux autres bataillons sous le commandement de la 47e division du général Mendras, de défendre le sud de Roye.

Selon Pierre Vasselle, dans Les Combats de 1940, 18 mai-9 juin, Haute-Somme et Santerre, Ligne de l’Avre et de l’Ailette,

« Le 7 juin, très tôt, devant Marquivillers et Armancourt, des chars, nombreux, semble-t-il, s’avancent avec prudence. Quelques-uns sortent du bois de l’Echelle-Saint-Aurin. Un tir de nos 75 sur la hausse de 2500 mètres paraît peu efficace, pourtant les chars se replient. Des batteries lourdes entrent alors en action ; tout disparaît dans la poussière et la fumée.

A 10 heures, des avions lancent quelques bombes sur Armancourt. C’est le prélude d’une attaque de chars qui sera stoppée devant les barrages de bottes de pailles imprégnées d’essence auxquelles les chasseurs du 42e bataillon ont mis le feu. »

Puis selon Eric Abadie sur le site Picardie 1939/1945 Aisne, Oise, Somme, Guerre, Occupation, Libération, « au cours de la journée, l’intensité des combats va crescendo. En début de soirée, vers ou peu après 19 heures, la première compagnie du 42e BCP est submergée à Armancourt. »

Parmi les pertes à Armancourt, le 7 juin 1940, il y aurait, selon Eric Abadie, Pierre Henri Fauconnet, Lucien Maurice Favre et Henri Partiot.

L’école

Le village d’Armancourt a bénéficié d’une école en son temps. Mais celle-ci n’est pas restée ouverte bien longtemps.  En effet, en 1848, une école (possédant une classe) avec le logement de l’instituteur (jouxtant la classe) est édifiée dans la commune.  Cette école était bien sûr réservée uniquement aux garçons. Le premier instituteur est nommé en 1848.

M. Dercheu, instituteur à Armancourt en 1897, a par ailleurs dressé une notice géographique et historique de la commune dans laquelle il indique que la commune possède une école et une bibliothèque scolaire de 105 volumes.

L’école a été détruite pendant la première guerre mondiale, bombardée. Reconstruite quasiment à l’identique, les écoliers ne retrouveront pas le chemin de la salle de classe du village et iront dans l’école de Marquivillers.

Aujourd’hui, Armancourt est en regroupement pédagogique intercommunal avec les écoles de Beuvraignes et Tilloloy, avec sept autres communes.

 

Eglise Saint-Nazaire

De quand date l’église Saint-Nazaire d’Armancourt ? Nous n’en avons aucune trace. Cependant, selon l’abbé J. Gosselin, dans sa notice historique, la bâtisse a déjà été reconstruite de 1742 à 1744.

La Cure

Jusqu’à la Révolution, plusieurs curés ont été titulaires de la cure, parfois restée vacante. A noter : pendant très longtemps, il n’y eu aucun baptême, mariage ou décès. Les premiers registres datent de 1695 mais un premier acte de baptême est signé en 1689.

De 1695 à 1700, il n’y aura pas de curé titulaire à Armancourt. Ce sont les curés de Saint-Taurin, Grivillers et Marquivillers qui signent les actes. En 1716, Eloy Graval fait une inhumation, puis disparaît laissant à nouveau la cure sans prêtre jusqu’en 1742. Pourquoi ? Parce qu’il apparaît que l’église était interdite. Elle a été reconstruite alors en 1744.

Le dernier titulaire de la cure date de 1788, il s’agit de M. Cuvillier.

Le pélerinage

Jusqu’à la première guerre mondiale, il existait une peur accrue du loup aux alentours de la région de Roye. Aussi, pour éviter que les enfants soient effrayés, les parents les conduisaient le même jour dans trois églises différentes : à l’église Saint-Leu de l’Echelle-Saint-Aurin, à l’église Saint Nazaire à Armancourt et à l’église Saint-Gilles à Roye.

Ils prient Saint-Leu pour éviter la peur du loup, Saint-Nazaire pour préserver l’innocence des enfants et Saint-Gilles contre la peur et la maladie.

L’autel

Sous l’autel, se situent plusieurs tombes, il s’agit de celles de Eugène Trannoy décédé en 1753 et de son épouse Marie Godin, décédée en 1762. Leur fils, Jean-Charles Trannoy, a également était inhumé dans l’église le 19 janvier 1778. Mais aussi, M. De la Morlière inhumé le 13 février 1759. Il était curé d’Armancourt depuis 1742.

Le clocher

Le clocher de l’église d’Armancourt a été abattu le 10 janvier 1916. Plus tard, l’église a été bombardée et se retrouve sans toiture. Elle a été complètement reconstruite après la première guerre mondiale. Détruite de nouveau lors de la seconde guerre mondiale, l’église a été reconstruite. C’est de cette époque que dateraient les vitraux, le crucifix et l’autel. A noter : les vitraux ont été permis grâce au mécénat de M. Leroy alors agriculteur de la ferme voisine. Parmi ces vitraux, un rend hommage à l’un de ses fils, Jean-Marie, décédé de la rougeole à l’âge de 11 ans, le 5 avril 1949.

Aujourd’hui, l’église fait partie de la paroisse de Montdidier. Il y a trentaine d’années encore, il y avait une messe tous les 15 août avec une procession jusqu’à l’oratoire de la Vierge. Il y a également eu une cérémonie pour l’installation de la plaque en présence des anciens combattants il y a quelques décennies.

Depuis, la petite église est restée sans office jusqu’en 2015, où des habitants ont souhaité à nouveau ouvrir les portes de l’édifice. Avec l’accord de la paroisse, il y a désormais une messe annuelle en juin, une date proche au 7 juin, qui permet aux habitants également de commémorer les soldats du 42e bataillon des chasseurs à pieds décimés dans le village lors de la bataille dans la défense de Roye.

 

Une villa romaine sur Armancourt

Armancourt étant traversée par l’ancienne voie romaine allant de Rhodium à Beauvais, de nombreux objets gallo-romains ont été retrouvés, notamment des médailles.

En 1844, plusieurs cercueils de pierre ont été découverts lors de la construction d’une grange de la ferme d’Armancourt. Ces cercueils indiquent que le lieu aurait pu servir de sépulture à une ou plusieurs familles romaines.

D’autre part, il reste des traces entre Armancourt et Saint-Mard d’une villa romaine. « Ce qu’il y a de certain, c’est que, sur l’emplacement présumé, on découvre encore de nombreuses tuiles à rebords dont beaucoup sont entières, des silex travaillés, etc. (…), une aire en ciment en partie recouverte de cendres, et des morceaux de peinture monocrome sur plafond. Nous y avons également ramené à la surface un bout de cercueil en pierre, mais déjà culbuté dans des fouilles antérieures. »

Texte tiré de La Notice historique sur les trois villages de Marquivillers, Grivillers et Armancourt. De l’ancien baillage de Roye, écrit par l’Abbé J. Gosselin. Mémoires de la société d’émulation d’Abbeville – tome 19 – 1897.